SYSTEMES RECTILIGNES (SUPERPOSER, DECOUPER, PLIER)

Dans ces expériences, plusieurs types de champs sont proposés, des simples lignes droites aux lignes interrompues très vite compliquées, aux lignes courbes superposées (convexes et concaves). Parfois ce sont de simples lignes diversifiées qui ne suggèrent qu' un plan à deux dimensions mais qui, dans d'autres cas évoquent la profondeur cohérente d'un champ faisant deviner des espèces de forces actives internes voir même des tensions non-Euclydiennes. Présentés sous cette forme, ces systèmes font ici, fonction de programme à la fois pour les artistes et pour le spectateur les entraînant à discerner plus de dimensions dans leur perception.
"Dans toutes ces expériences, les systèmes linéaires qui déforment l'espace apparent (comme le fait la perspective) sont exécutés de telle façon qu'ils recouvrent complètement la feuille de papier. En commençant par des lignes droites qui produisent un effet convexe, ils se prolongent par des convergences courbes. Nous avons exploité quelques deux cent champs de ce genre. Il est à noter qu'en présence de tels systèmes, l'oeil articule tout objet dans l'espace." *
On considère plusieurs combinaisons de lignes rectilignes ainsi que leur manque de relief ou leur profondeur; puis on passe aux interventions qui peuvent être menées sur des systèmes linéaires rectilignes, comme par exemple les découper et les recombiner ou les plier comme le ferait l'Origami japonais pour fabriquer soit des images figuratives soit sa propre image abstraite, avec l'aide de pliages exécutés au hasard. La démonstration commence par le système de lignes parallèles le plus simple (on démontrera que même celui-ci possède le pouvoir de couper ou de stabiliser une peinture ou une gravure).
'Utilisez des feuilles de petit format entièrement recouvertes de trames linéaires rectilignes;'

 

 

 

Fig.1. Parallèles verticales

 

 

 

 

Fig.2. Parallèles horizontales
Les lignes horizontales démontrent la stabilité

 

 

 

 

Fig.3. Diagonales parallèles
Nous continuons avec les diagonales linéaires qui possèdent les même propriétés doublées cependant d'une asymétrie intrinsèque perceptible qui évoque un mouvement soit ascendant soit descendant (voir chapitre 'Remarque sur l'Asymétrie').

 

 

 

 

Fig. 4. Lignes d'épaisseur croissante
Les lignes d'épaisseur croissante se proposent d'illustrer la force de la pesanteur ou la concentration de l' énergie autour de la plus épaisse.

 

 

 

 

Fig.5. Lignes interrompues
En raison de leur manque de continuité, les lignes interrompues ont tendance à créer un espace flottant au-dessus d'elles.

 

 

 

 

Fig.6. Lignes à intervalles progressifs
Les lignes dessinées avec des intervalles de variation progressive, créent une concentration d'un genre différent, autour des intervalles les plus restreints.

 

 

 

 

Fig.7. Lignes et intervalles en série
Les lignes distribuées selon des intervalles en série engendrent un espace cohérent (voir .I.'Study of a Swiming Pool' d'après Hayter)

 

 

 

 

Fig.8. Lignes espacées au hasard

 

 

 

 

Fig.9. Lignes avec épaisseur variable et intervalles réguliers
Des lignes à intervalles réguliers mais à épaisseur variable produisent une concentration d'intensité autour de la plus épaisse.

 

 

 

 

.I. ETUDE DE LA PISCINE, S.W. Hayter
Aquarelle sur carton blanc 1987, 35,9 x 27cm, 'Hayter e l'Atelier 17', Carla Esposito, Electa, page 94, Milano, 1990
Dessin inconscient recouvert de bandes pourpres et oranges.

 

 

 

 

   

 

ETUDE VERTICALE AVEC FORMES BLANCHES, S.W. Hayter
Gouache sur carton blanc 1987, 35,9 x 27cm, 'Hayter e l'Atelier 17', Carla Esposito, Electa, page 94, Milano, 1990
Des bandes rouges, oranges, pourpres et noires évitent des formes découpées au hasard.

 

L' action de superposer ces systèmes de lignes assez simples, les uns au-dessus des autres, donne naissance à une foule de possibilités - dont quatre sont explorées ici. Tandis que les deux premières n'engendrent pas un espace à trois dimensions mais retiennent l'attention à la surface du papier, les deux suivantes possèdent le pouvoir d'évoquer plus de dimensions dans l'espace.
'Superposer.' Un grands nombre de résultats possibles découlent déjà de ce travail relativement simple, en voici quatre. L'attention semble, toutefois, être captée à la surface du papier au lieu d'y ouvrir un espace.

 

 

 

 

Fig.10. Lignes parallèles cassées par des interruptions, superposées à des lignes diagonales continues
Les lignes parallèles discontinues superposées à des diagonales donnent déjà la sensation d'un espace à plus grande dimension - les lignes interrompues permettent à des formes en négatif de flotter au-dessus (ou derrière) tandis que les lignes diagonales donnent le sens d'une direction dynamique.

 

 

 

 

 

Fig.11. Parallèles verticales superposées à des lignes horizontales d'épaisseur progressive
Cette grille de parallèles horizontales et verticales à épaisseur variable, génère l'impression de forces verticales variables.

 

 

 

 

 

Fig.12. Lignes parallèles verticales avec épaisseur variée au hasard superposées à des horizontales parallèles

 

 

 

 

 

Fig.13. Lignes parallèles interrompues avec des lignes continues diagonales et des parallèles verticales et horizontales
Tandis que ce dessin complexe construit une grille à travers laquelle les lignes droites interrompues laissent un certain espace flotter au-dessus ou en-dessous d'elles, les lignes diagonales proposent une orientation. Ce dessin demeure un tant soit peu labile, les yeux saisissant partiellement les formes suggérées au-dessus ou en-dessous.

 

'Découper', ce seul mot mystérieux illustre l'action de découper n'importe lequel des dessins précédents et de le placer sur ou à côté d'un autre dessin, créant ainsi à l'infini, de nombreuses conséquences dont quatre sont étudiées ici. Toutes engendrent des situations ambiguës.

 

 

 

 

Fig.14. Lignes verticales à intervalles progressifs juxtaposées à des diagonales parallèles
Ceci fusionne le dynamisme directionnel des diagonales au tassement progressif des verticales.

 

 

 

 

 

Fig.15. Bande de parallèles horizontales en diagonal juxtaposées à des verticales aux intervalles progressifs
Ceci se lit comme un motif dans le coin en bas à gauche mais devient plutôt un dessin à trois dimensions quand on monte vers la droite et que les formes se soudent entre elles.

 

 

 

 

 

Fig.16. Section de lignes diagonales interrompues juxtaposée à des parallèles horizontales
Les lignes diagonales interrompues suggèrent une forme implicite errant au-dessus ou en-dessous du plan de l'image: c'est pourquoi la localisation de cet espace reste ambiguë.

 

 

 

 

 

Fig.17. Lignes à épaisseur fortuite juxtaposées à des diagonales parallèles
Les diagonales ascendantes repoussent au premier plan, les lignes de différentes grosseurs.

 

 

En outre: découper trois papiers dessinés avec des lignes différentes et les superposer.

 

 

 

 

Fig.18. Diagonales parallèles et lignes d'épaisseur fortuites, juxtaposées à des horizontales aux tassements progressifs
Les diagonales parallèles semblent au même niveau que les horizontales séparées par des intervalles progressifs et poussent en avant les lignes d'épaisseur fortuite.

 

 

 

 

 

.II. VILLA ROTONDA, S.W. Hayter
Collection de Julian Hayter, 117 x 179 cm, 1980, Paris.'Hayter e l'Atelier 17', Carla Esposito, Electa, p. 78, Milan, 1990
Parallèles verticales et diagonales superposées à des courbes complexes partiellement oblitérées, avec une représentation figurative dans le fond.

 

 

 

 

 

Fig.19. Lignes diagonales d'épaisseur fortuite, juxtaposées à des lignes parallèles verticales et à des diagonales parallèles
Les diagonales parallèles s'amalgament avec les verticales parallèles qui repoussent au premier plan, les lignes au profil varié.

 

 

 

 

 

Fig.20. Lignes parallèles horizontales à intervalles irréguliers découpées selon un parcours aléatoire, puis légèrement décalées
Ce découpage crée une ambiguïté en ce sens que la partie de droite semble plus haute que celle de gauche, produisant ainsi une impression de relief.

 

'Plier.' Créer une nouvelle forme en pliant une feuille de papier ligné de telle sorte que les lignes forment des angles les unes avec les autres. Ceci doit être réalisé comme lorsqu'on fait un pliage en Origami - soit une forme figurative que l'on ne peut pas deviner dès le début - soit un pliage libre ou abstrait.

 

 

 

 

Fig.21.a. Structure abstraite pliée selon les lois du hasard

 

 

 

 

 

Fig.21.b. Exemple de pliages japonais appelés "Origami"

 

 

 

 

 

Fig.22. Structure abstraite pliée de façon aléatoire, juxtaposée à des lignes verticales parallèles


 

Une autre alternative consiste à les ouvrir un peu dans la troisème dimensions pour dévoiler leurs différentes lignes repliées sur elles-même.

 

 

 

 

Photo n°.1. Structure abstraite pliée selon les lois du hasard et légèrement ouverte.

*'New ways of Gravure', S.W. Hayter, New-York, 1981, Watson-Guptill Publications, 'les méthodes d'Enseignement à l'Atelier 17'.

 

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